Pulpe N°6 - Automne 2019

49 I l y a comme un odeur d’humus et de sous-bois qui flotte dans l’air. Cédric Stadler nous ouvre les portes d’une de ses douze halles où s’affairent les cueilleuses 7 jours sur 7. Nous sommes au cœur de l’ultime entreprise de production de champignons de Paris de Suisse romande. Tous les cultivateurs ont jeté l’éponge, découragés par la concurrence des producteurs polonais et peu aidés par la politique agricole helvétique qui ne leur offre aucun soutien. Tous, sauf Cédric Stadler qui poursuit la tradition familiale. Une tradition qui a débuté en 1943 lorsque songrand-pèreArmin, électriciend’origine argovienne, rachète la parqueterie d’Aigle, alimentée en énergie par une turbine hydraulique. C’est ainsi qu’est née cette belle aventure. De 12000 kg commercialisés par an à l’origine, le volume de production atteint aujourd’hui 980 tonnes! Seul le prix du kilo de champignons n’a pas changé. Il est demeuré identique à celui pratiqué au début des années quarante. Douze halles L’entreprise compte 12 halles de 300 m 2 de surface cultivable. Une trentaine de cueilleuses sont à l’œuvre quotidiennement et 15 personnes s’occupent du condi- tionnement pour l’expédition. Tout commence par le substrat, acheté à Berne ou en Hollande. Il est constitué de fumier de cheval et de paille. Pasteurisé à 80°C, il est ensemencé en mycélium Il est le dernier cultivateur de champignons de Paris de Suisse romande. Une délicatesse qui se suffit à elle seule ou agrémente toutes sortes de mets savoureux. Rencontre à Aigle. Chablais

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